Présentation
de l’ouvrage
Ce récit est l’histoire
d’une vie aux Antilles de l’enfance à l’âge adulte. C’est le retour avec
émotion sur les instants de souffrance, de doute et d’espérance qui ont jalonné
ce parcours. Louise Minster revient avec émotion sur sa vie en Guadeloupe.
Cette écriture sincère, authentique et sensible donne toute sa dimension à un
récit poignant qui au fil des pages se révèle comme un moyen de tirer un trait
définitif sur les tourments du passé.
Extrait
n°1 de l’ouvrage : page 24
Contrairement à notre
ancien quartier du chemin de fer il y avait beaucoup de gens dans la même cour
où nous vivions. En effet plusieurs maisons étaient accolées avec une cour
commune. Ce type de construction, courant à cette époque, créait un véritable
esprit de communauté. On échangeait alors sel, sucre, et oignon dans un esprit
d’entre-aide. Les maisons n’étaient pas clôturées comme aujourd’hui mais
étaient collées les unes aux autres en cercle avec une entrée commune. Une unique
fontaine servait à laver le linge. Un peu plus loin il y avait un bois.
J’adorais partir à la découverte de ces petits coins verdoyants, grimpant aux
arbres, cueillant tout ce qui me tombait sous la main. Je me demande encore
comment j’avais fait pour ne pas tomber de ces grands arbres ou ne pas
m’intoxiquer avec toutes ces baies et toutes ces graines que je grignotais
allègrement.
Extrait
n°2 de l’ouvrage : page 30
Ce n’était pas ma mère
qui avait choisi mon prénom mais la sage-femme de service de la clinique
Saint-Nicolas de Pointe-à-Pitre. Ma mère dans tous ses chagrins n’avait pas
pensé à me donner un nom. Elle m’avait oublié dans son ventre, perdue dans un
monde qui sentait l’alcool. L’homme de sa vie l’avait laissée, sa mère était
morte dans ses bras d’une crise cardiaque et pour couronner le tout elle avait
perdu son frère dans un accident de travail. Après deux enterrements et une
déception amoureuse comment pourrais-je lui en vouloir de cet oubli. L’alcool
avait été son unique réconfort. Pour trouver la date de décès de ces deux
personnes on se réfère toujours à mon âge. Ma naissance en cette période
trouble sert au moins à la défaillante mémoire familiale.
Louise Minster
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