mardi 23 avril 2013

Et la vie sépare ceux qui s’aiment…


Hillel Halkin   Mélisande ! Que sont les rêves ?
Quai Voltaire 2013 /  22 € - 144.1 ffr. / 278 pages
ISBN : 978-2-7103-6907-3
FORMAT : 13,5 cm × 22,0 cm

Michèle Hechter (Traducteur)

Hillel Halkin (né en 1939 à New York) est surtout connu pour être le traducteur d’Amos Oz ;Mélisande ! Que sont les rêves ? est son premier roman. Comme Jeffrey Eugenidès dans Le Roman du mariage, Halkin construit son récit sur un triangle amoureux : Ricky, le jeune homme brillant à qui tout réussit mais qui porte une fêlure interne, Hoo le narrateur introverti, et la belle Mélisande, Mellie, qui choisira l’un puis l’autre, puis s’éloignera…

Le titre renvoie à un poème de Heine : «Mélisande ! Que sont les rêves ?

Qu’est la mort ? Chimère.
La vérité appartient à l’amour seul,
Et, beauté éternelle, je t’aime».

Les deux garçons aiment Mellie dans cette Amérique des années 50 où tout va très vite. Les années lycéennes passées, le trio se disperse, et plus tard Hoo retrouve Ricky et Mellie à New York. Chacun des trois vit son destin, Ricky se perd dans le rêve indien de la Beat Generation, Hoo accomplit le rêve américain en devenant professeur d’université et Mélisande se donne à l’un puis à l’autre…

Le roman est écrit à la première personne par Hoo, qui vit désormais sur une île grecque, où il attend Mellie et la fin de leur Odyssée… Dans la longue lettre qu’il lui écrit, il se souvient de leur jeunesse, des années lycée, de leur rencontre, de leur mariage, des billets qu’elle lui laissait et qu’il glissait dans ses livres où il les retrouve des années plus tard… petits mots du quotidien, listes de courses, recommandations… Et son amour pour elle qui ne s’est jamais démenti se nourrit de ces souvenirs insignifiants et de souvenirs plus forts, douloureux ou heureux. Reste l’espoir qu’elle revienne.

Des variations douces amères sur la vie, le temps qui passe, les amours éphémères et durables à la fois. Un joli texte nostalgique sur les amours adolescentes qui peuvent durer une vie entière et la remplir. La dernière phrase : «Je dirai seulement que si j’avais mille vies à vivre, je voudrai toutes les passer avec toi».


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 22/04/2013 )
parutions.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire